• Jeudi 31 Octobre, 7:38 p.m.LAPD Blues - Épisode 2 - Octobre/Novembre 2030

    « Scccricch... Trrrr... Un deux. Un deux... CRRRR. Un deux, Demande confirma...crrrrr... et comme ça ? Deux sur c... Crrr. Voilà. Un deux, un deux. Confirmation demandée. Cinq sur cinq ? Je recule. Cinq sur cinq. Réglage... merde... Bonsoir. Oui. Ha ? Je vais voir ce que je peux faire. Vous savez, ce type de distributeur date un peu maintenant. Ça va me demander un peu de temps pour trouver la bonne pièce. Non, non, pour le moment, j'ai débranché la résistance donc le café ne peut pas chauffer. Combien de temps ? Heu... Disons, dans vingt petites minutes et vous pourrez boire le meilleur café de la ville. Et du potage tomate/céleri. Mais vous avez de la chance, je ne propose le potage qu'à mes meilleurs clients. Oui, c'est ça. Bonne soirée officiers. Pfiou, les cons. Je t'en foutrais moi du potage. Allô ? Vous me recevez ? Ok. Enregistrement ? Ok. On entendait que moi ? Scritch... je recule. Là, c'est bon ? Cinq sur cinq. Ok. Je m'occupe de la maintenance de la machine et je vous rejoins dans le camion, Terminé. »

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  • LAPD Blues - Épisode 1

    Dimanche 2 Juin 2030

    J'ai eu dix-huit ans aujourd'hui, Si j'étais né normal, j'aurais pu aller chercher normalement un formulaire d'inscription pour le concours d'agent en tenue du LAPD, j'aurais pu répondre normalement à l'examen oral, j'aurais pu entrer dans la vie d'adulte en commençant par réaliser un rêve. Mais je ne suis pas normal.

    Rien de bien grave ou d'insurmontable, je n'ai pas eu à vivre avec l'une de ces nouvelles et incurables maladies génériques qui déciment actuellement les couches les plus pauvres des populations de toutes les nations du monde. Je n'ai pas non plus eu à me coltiner un handicap mental ou une terrible déformation physique. Non, rien de tout cela. Mon seul handicap, ce défaut qui me complique la vie depuis une douzaine d'années maintenant c'est cette impossibilité physique d'émettre le moindre son. Enfin, pour être tout à fait honnête, il m'est effectivement possible d'émettre quelques suris mais rien de bien compréhensible ou agréable à écouter, bien sûr il rue suffirait de réunir quelques dizaines de milliers de dollars pour pouvoir remédier à cela. Dans quelques années peut-être... Cette tare je la dois à mon géniteur, c'est mon seul héritage. Un soir d'Ivresse il eut ainsi l'idée fulgurante de me passer à tabac un peu plus violemment qu'à son habitude. Je résistais tant que je pus, mais j'eus l'occasion d'apprendre bien vite au cours de mes jeunes années que David contre Goliath c'était des conneries. Du haut de mes six ans je n'avais pour seule arme que mon mépris et toute ma volonté, bien peu de choses face aux mains calleuses et rongées par l'acide d'un ouvrier de fonderie. Il faut croire que, ce soir-là plus que les autres, mon regard de défi n'eut pas le bonheur de plaire à mon géniteur.

    Je ne me souviens que de peu de choses passé le quatrième coup, pourtant je revois encore clairement ces flics entrer dans l'appartement miteux où nous logions après avoir défoncé la porte à l'aide d'un bélier. Ils maîtrisèrent mon bourreau en une fraction de seconde puis l'un d'entre eux me prit dans ses bras, petite chose molle et sanguinolente, tout en me chuchotant des mots de réconforts à l'oreille. Confiant pour la première fois depuis la mort de ma mère un an plus tôt, je décidais donc de me laisser aller à la demande insistante de mon corps, c'est ainsi que je m'endormis dans les bras du flic.

    Ce n'est que plus tard que j'appris la chance que j'avais eue, les médecins luttèrent plusieurs heures durant avant de parvenir à me ramener définitivement à la vie. En revanche, ils ne purent rien faire pour me redonner ma voix. Trop de coups à la gorge étaient venus à bout de la résistance de mes jeunes et fragiles cordes vocales.

    Après ce jour je n'eus plus jamais de nouvelles de mon père. je fus remis aux services sociaux qui s'occupèrent de me trouver une place dans un foyer. La chance se décida alors à me sourire, j'aurais pu me retrouver dans l'une de ces innombrables usines à jeunes délinquants, au lieu de cela, en compagnie d'une dizaine d'autres veinards je trouvais enfin ma place dans ce monde auprès d'une sainte femme. Je ne m'étendrais pas dans ce journal sur Mamie Robucheaux, plus connue sous le nom de Mamie Poulet. Il me suffit aujourd'hui d'écrire que cette vieille femme mi-sorcière mi-prêtresse vaudou originaire de Louisiane sut nous élever en nous inculquant des principes et en nous évitant les écueils des quartiers pauvres qui mènent tant de jeunes en prison ou au cimetière.

    En ce premier jour de ma vie d'adulte, il me paraît important de commencer un journal. Non pas pour y consigner mes états d'âmes et mes déceptions amoureuses comme une midinette, mais simplement pour garder une trace de la vie des gens que le destin m'a permis de côtoyer, Depuis près de dix ans maintenant, je partage une partie de la vie des meilleurs et des plus méprisables flics du LAPD. Depuis dix ans je côtoie des héros ordinaires et des vermines méprisables, des flics toujours sur la brèche, des hommes et des femmes inspirés et convaincus de devoir continuer à agir alors que le monde semble chaque jour s'écrouler un peu plus autour d'eux. Depuis dix ans j'en ai vu trébucher et s'avilir, dévorés par la ville avant d'être recrachés en loques : ivres, drogués, corrompus. Mais je partage aussi la vie de ceux qui résistent, de ceux que rien n'ébranle. C'est pour se souvenir de ces moments que je commence aujourd'hui ce petit journal, afin de ne pas oublier ces hommes et ces femmes.

     

     

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